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jeudi 21 juin 2012

LA PATIENCE EST UN CHEMIN D'OR

Chronique parue dans l'intelligent d'Abidjan du 20 Juin 2012


La patience est un chemin d’or dit-on. Mais les ivoiriens peinent encore à trouver cette manne aurifère tant exaltée par le proverbe. 

Patience nous dit-on, pour que le sachet de la ménagère redevienne ce bon vieux panier, garni et débordant de victuailles acquises à des sommes modiques, après chaque tour au marché. Pour ceux qui ont encore les moyens de s’acheter une ceinture, patienter en la serrant, serrer tellement fort à l’en rompre ou à mourir d’asphyxie.



Patience, encore, pour que nous puissions dormir sur nos deux oreilles et non plus d’un œil comme de vieux crocodiles traqués, craignant que notre quiétude ne soit troublée, par une énième tentative de déstabilisation, et que cette paix et cette réconciliation chantées à l’unisson dans une harmonie douteuse se révèlent un grossier simulacre. De la poudre dans nos yeux larmoyants et rougis par l’usure des nuits blanches, à réfléchir à des solutions à nos problèmes multiples, sans jamais pouvoir en trouver de satisfaisantes et surtout de viables. 

Patienter encore et encore pour que les universités ouvrent à nouveau leurs portes et que les étudiants puissent, enfin, réellement étudier, chose d’ailleurs pour laquelle ils étaient censés être inscrits dans ce temple du savoir, dans une atmosphère saine et un cadre agréable. Etudier et non plus servir de bras séculier à un parti politique, d’échos à des voix occultes…ou de gérants de commerces florissants. Etudier vraiment et ne pas profiter de l’ombre d’un parapluie dit atomique pour s’établir sur les cités et même y fonder foyer, atomisant les chances des jeunes bacheliers issus d’un milieu modeste de poursuivre leurs études. 

Patienter pour que la jeunesse vaillante, diplômée ou non, trouve une occupation, plus gratifiante que les parties de dames, de ludo avec ou sans boissons alcoolisées pour noyer les soucis quotidiens ou tout le moins les emporter loin…pour un temps. 

Patience pour que la lumière soit faite sur des affaires pendantes et qui certainement continueront de pendre quelque part, sur un bureau, comme ce procès de café cacao qui dure, perdure et s’enfonce dans des ténèbres de plus en plus épaisses au fil des reports d’audience. Patienter encore et toujours patienter. 

La patience est d’or, et comme le silence est d’argent, peut-être espère-t-on que l’on continue à se taire, souffrir en silence, garder un mutisme presque monastique, en pensant fort à tout cet or et à tout cet argent que nous pourrions emmagasiner si nous tenions bon dans l’exercice ô combien difficile de la patience silencieuse. 

Plus de huit ans que nous arpentons, bouche close, ou en murmurant faiblement, ce chemin rocailleux de la patience, gravissons ses pentes escarpées et abruptes, et toujours ni or ni argent. Et pourtant nous continuons la route. Mais jusqu’à quand ?

3 commentaires:

  1. Yehni,tu as une plume d'or dans les mains,ce don du ciel que tu exploites à merveille,bravo!!

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  2. très bien écrit. tres talentueuse,jeune fille! tu iras loin ds ton art, c sur!

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  3. Très bien écrit, avec humour et connaissance!! Merci j'ai beaucoup aimé!!

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